Une grande disparité de la couverture à l’échelle mondiale.

Selon un rapport (2017-2019) de l’Organisation Internationale du Travail, malgré d’énormes progrès dans l’extension de la protection sociale dans beaucoup de régions du monde, le droit humain à la sécurité sociale n’est pas encore une réalité pour une majorité de la population mondiale. En effet, seulement 29 % de la population mondiale est couverte par des systèmes complets de sécurité sociale, et près de 71 % de la population mondiale n’est que partiellement, voire pas du tout, protégée. Dans certains pays, la sécu est donc très peu développée.

L’absence de protection sociale expose la population à la pauvreté, aux inégalités et à l’exclusion sociale tout au long du cycle de vie et constitue donc un obstacle majeur au développement économique et social des citoyen·ne·s.

Pour te donner une idée de ce qui existe ailleurs dans le monde et sans entrer dans des analyses complexes, nous te proposons quelques focus sur certains systèmes étrangers. Nous nous intéresserons principalement au pilier « soins de santé ».

On en parle beaucoup, mais qu’en est-il aux USA ?

Les prestations sociales sont limitées au minimum aux Etats-Unis. Ceci veut dire que les charges sociales restent très peu élevées par rapport à ce que nous connaissons en Europe. Ceci constitue un gros avantage pour les employeurs·euses et la flexibilité du marché du travail. Néanmoins, cette limitation représente un gros inconvénient et un déficit important pour le bien-être des citoyen·ne·s et leur protection sociale en termes de :

  • couverture médicale ;
  • chômage ;
  • retraite ;
  • etc.

En ce qui concerne la couverture médicale, un sondage réalisé en décembre 2019 par Gallup révèle que 25% des Américain·e·s interrogé·e·s affirment qu’eux·elles-mêmes ou un membre de leur famille ont retardé le traitement médical d’une maladie grave en raison du cout des soins. 8% de plus déclarent avoir retardé le traitement médical de maladies moins graves.

En janvier 2020, April International avançait des chiffres plaçant le système médical américain parmi les plus chers au monde. Il fallait donc compter :

  • 320 $ pour une consultation spécialiste en Californie ;
  • 28 000 $ pour un accouchement naturel, sans complication à New York ;
  • 49 000 $ pour une opération de l’appendicite en Floride.

On voit ici l’intérêt d’avoir une bonne couverture médicale pour ne pas devoir supporter le cout exorbitant de ces interventions.

Souvent cité en exemple, que peut-on dire du modèle scandinave ?

Le modèle de protection sociale scandinave fait référence aux politiques de protection sociale des pays nordiques, basées sur des principes communs, malgré quelques différences en fonction des pays. Par facilité, prenons l’exemple de la Suède. Le régime suédois de protection sociale couvre les risques suivants :

  • maladie ;
  • maternité ;
  • vieillesse ;
  • invalidité et conjoint·e·s survivant·e·s ;
  • accident du travail et maladie professionnelle ;
  • prestations familiales ;
  • chômage.

Toute la population est couverte, ce régime de protection est dit universel. L’accès à toute une série de prestations est possible pour les personnes qui ont un droit de résidence sur le territoire suédois. Cependant, il existe des dispositions spécifiques concernant les personnes exerçant une activité professionnelle.

Pour les visites médicales, en fonction des régions, le ou la patient·e s’acquitte en principe d’une participation comprise entre :

  • 0 et 300 SEK (+- 28 €) pour une consultation de généraliste ;
  • 200 et 400 SEK (+- 20 et +- 38 €) pour une consultation de spécialiste ;
  • 200 et 420 SEK (+- 20 et +- 40 €) pour les soins dans les services des urgences. Particularité : dans la région de Stockholm, la participation pour les soins d’urgence est de 120 SEK (+- 11 €) pour les enfants de moins de 18 ans. Néanmoins, dans la plupart des régions du pays, aucune participation pour les consultations de médecin n’est demandée aux jeunes de moins de 20 ans.

Les soins et traitements liés à la maternité sont gratuits pour toutes les femmes résidant en Suède. De plus, les parents suédois·e·s ont tous les deux droits à 480 jours de congés cumulés. Sur ce total, 60 jours sont réservés au père et 60 à la mère. Ces congés ne sont pas transférables et les parents seuls ont droit à la totalité du congé parental.

Et en Chine, ça se passe comment ?

Depuis 2011, le Gouvernement central chinois a établi la loi sur la sécurité sociale. Cependant, le système est administré, et parfois influencé par les autorités locales. Ces juridictions ont la possibilité d’ajuster, notamment, les taux de contribution de l’employeur·euse et de l’employé·e.

Le système de sécurité sociale en Chine repose sur cinq piliers dits assurances :

  • retraite ;
  • médicale ;
  • chômage ;
  • maternité ;
  • contre les accidents du travail.

Il est à noter que les assurances chômage, accidents du travail et maternité ne concerne que les travailleur·euses urbain·e·s, soit un peu plus de 28 % de l’ensemble de la population (Chiffre 2013). Bien qu’obligatoires, ces piliers présentaient des taux de couverture proches ou inférieurs à 50 % en 2012. L’assurance vieillesse et l’assurance santé ont vocation, à terme, à couvrir l’ensemble de la population chinoise urbaine et rurale. Même si elles ont connu un développement rapide, elles demeurent fragmentées et offrent une protection encore souvent insuffisante.

En chine, l’assurance médicale couvre une partie des couts de traitement des maladies des travailleurs·euses chinois·e·s ou des blessures non liées au travail. L’employeur·euse et l’employé·e doivent y cotiser mensuellement. Ce fonds rembourse les hôpitaux désignés, par le gouvernement, pour le traitement des travailleurs·euses. Il n’est pas nécessaire pour le·la travailleur·euse chinois·e de payer à l’avance pour un traitement. Certain·e·s employeurs·euses peuvent proposer une assurance supplémentaire permettant aux employé·e·s de se faire soigner dans des établissements privés, mais ces fonds ne sont pas prélevés sur les contributions au fonds d’assurance maladie.

Le prix moyen d’une consultation est de :

  • 20 à 75 € pour un généraliste ;
  • 60 à 185 € pour un spécialiste ;
  • 1 € pour une consultation ordinaire à l’hôpital public chinois.